samedi 15 février 2014

COMMENT ALLIER AGRICULTURE ET ORPAILLAGE

L’exploitation artisanale de l’or au Burkina Faso suscite beaucoup de questions quant à l’utilisation des produits chimiques dangereux pour la santé humaine que pour l’environnement. A cela s’ajoute le déboisement considérable qu’on peut constater à proximité des sites. Cet état de fait m’amène à me poser la question suivante, comment allier orpaillage et agriculture?
La nécessité de prendre des mesures s’impose à plusieurs niveaux. Ces mesures peuvent se résumer comme suit :
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      -  Mesures de réhabilitations de l’environnement
Je suis du même avis que  Monsieur le Directeur Général du Bureau National des Evaluations Environnementales du Ministère de l’environnement et du Développement Durable qui disait ceci à propos des industries minières que « la mine doit restituer à l’Etat le milieu tel qu’elle trouvé avant l’exploitation ». Pour dire que les exploitants artisanaux (couramment appelés orpailleurs) doivent être  soumis à la même mesure. Quand on sait que cette activité occasionne un déboisement considérable dans un premier temps dans la mise en place des trous et dans un deuxième temps l’utilisation du bois pour protéger les trous des éboulements.

Il est dons nécessaire de mettre en place un principe qui oblige les pratiquants de cette activité à contribuer aux campagnes de reboisement et à la création de pépinières à proximité des sites. A titre d’exemple nous avons appris à travers la presse que la société minière IAMGOLD à Essakane dans le Sahel du Burkina Faso, qui devrait planter en compensation 100 000 arbres, a mise en terre plus de 216 000 plants avec des résultats de 169 000 arbres réussis.


-          -   Accentuer le contrôle afin d’arriver à un arrêt complet de  l’utilisation des produits chimiques tels que le cyanure sur les sites.

-          -  Poursuivre, à court terme, les campagnes de sensibilisations sur les risques de pollution que peut entraîner l’utilisation des produits tels le cyanure.

-          -  Constituer un fond de réhabilitation environnementale. Ce fond servira d’une part à financer les activités de réhabilitation des sites d’orpaillage et d’autres parts à financer des projets visant à innover l’agriculture.




mercredi 29 janvier 2014

Ruée vers l’Or, l’Orpaillage une menace pour l’Agriculture



L’orpaillage attire chaque jour des centaines de jeunes à la recherche d’une vie meilleure. Autrefois, c’était un secteur réservé aux jeunes ruraux, mais on enregistre ces dernières années l’adhésion d’autres couches comme des commerçants, des jeunes diplômés sans emploi et même des élèves qui commencent à abandonner le banc au profit de l’orpaillage.




C’est un véritable marché qui se constitue autour de ses sites aurifères où chacun tire son épingle du jeu comme il peut. A titre d’exemple, au cours du dernier trimestre de l’année 2013, les services de l’action sociale de la région de l’Est du Burkina Faso ont intercepté 57 enfants en partance pour les sites aurifères.


L’afflux des jeunes vers l’orpaillage est surtout précipité par la crise multiforme que traverse notre pays avec ses effets collatéraux, la monté croissante du chômage et la vie chère dans les grandes villes. Le départ des jeunes ruraux vers les sites d’orpaillage menace beaucoup de secteurs. Sur de grands chantiers, on signale la problématique des ressources humaines.





L’agriculture serait la première victime. Et pour cause. La plupart des villages se vident de leurs bras valides. Ils s’en inquiètent à quelques mois de l’hivernage. Il y a lieu de réformer au plus vite ce secteur au risque de voir s’installer la famine dans certaines localités.

D’après des témoignages recueillis, les habitants des sites d’orpaillage sont surtout confrontés à des problèmes d’hygiène, de santé et d’accès à l’eau potable. Le taux de mortalité est surtout lié, témoigne un habitant, à l’absence d’eau potable disponible et des produits chimiques utilisés même dans la cuisine.

A noter que cette pratique légendaire dans notre pays menace de plus en plus l’activité des industries minières et des villages qui abritent les différents sites, qui font l’objet d’interminables menaces et d’attaques de la part des orpailleurs.

mercredi 15 janvier 2014

L’IMPACT DE L’EXPLOITATION ARTISANALE DE L’OR (ORPAILLAGE) SUR L’AGRICULTURE AU BURKINA FASO

Des statistiques démontrent  que plus de 80% de la population active du Burkina Faso tire ses revenus de l’agriculture. Ces statistiques confirment la nécessité croissante de préserver ce secteur vital de la menace de l’orpaillage.  Cette menace devient de plus en plus présente au regard de la poussée vertigineuse des sites aurifères et de l’utilisation clandestine des produits chimiques toxiques  tels le cyanure et le Mercure.
L’exploitation minière artisanale participe à la dégradation progressive de milliers d’hectares de terres, la déforestation, l’assèchement ou l’ensablement des cours d’eau.
En effet il est démontré que pour chaque gramme d’or obtenu par amalgamation, environ deux (02) grammes de mercure s’échappent dans le milieu ambiant, polluant directement les sols, les eaux, sans compter l’inhalation de gaz par les utilisateurs et leur voisinage. L’environnement prend un coup du fait de la forte dépendance en bois, des activités d’orpaillage, du besoin d’eau pour laver le minerai.











Il est à noter, malheureusement que certains paysans ou autorités vendent volontiers leurs terres aux orpailleurs, d’autres en sont expropriés après présentation, très souvent de fausses licences ou par de simples intimidations. La pratique semble prendre de l’ampleur que des autorités municipales du Sud-Ouest se plaignait en 2012 du fait que la population n’a plus de terres pour cultiver, et que leurs animaux sont souvent pris au piège des glissements de terrain sur les anciens sites aurifères. Il en est de même, dans la province du Noumbiel, où des activités d’orpaillage se mènent seulement à quelques mètres d’une forêt départementale. Et pour les services de l’environnement de la province, l’arrivée des orpailleurs dans la forêt classée de Koulbi, la 7e plus importante du pays en termes de superficie (40 000 ha), est à craindre.

Malgré les 127,43 milliards de F CFA reversés au budget de l’Etat en 2011 et les 4 556 emplois permanents, l’exploitation de l’or ne doit pas empiéter autant sur les activités agricoles et détruire l’environnement, facteurs d’un développement durable. L’orpaillage, il faut le dire, nuit véritablement à l’agriculture





samedi 4 janvier 2014

LES DIFFERENTES ETAPES DE L’EXTRACTION TRADITIONNELLE DE L’OR

1.      L’extraction de la roche

L’extraction de la roche (matière contenant l’or) se fait de deux (02) façons.
-          Le raclage de la terre aux abords des ravins, c’est l’activité favorite des  femmes, qui ne descendent pas généralement dans les trous.
-          Le creusage de trous allant de 20 à 100 mètres de profondeur.

2.      Le concassage des pierres
Le Concassage consiste à briser les pierres (à la main) en vue de réduire la taille de celles-ci.

  Le produit après le concassage à la main est passé à la machine en vue d’obtenir de la farine.


3.     Le brassage
Brassage de la farine (obtenue après concassage) avec du mercure, du cyanure et de l’eau pour former un amalgame.
 Le lessivage de l’or à l’aide de cyanure de sodium 

vendredi 20 décembre 2013

Agriculture Burkinabé et le "Boom Minier"

L'agriculture Burkinabé est essentiellement pluviale et dépend donc des précipitations qui sont à la fois peu abondantes et capricieusement réparties dans le temps et dans l'espace. Les précipitations annuelles vont de 400 mm dans l'extrême-nord de la zone sahélienne à 1200 mm dans le sud-est. Environ un tiers de la superficie des terres est cultivable.
On estime que 165 000 ha sont potentiellement irrigables, mais seulement un dixième de cette superficie est actuellement utilisée.
L'agriculture Burkinabé est essentiellement une agriculture de subsistance, dominée par la production céréalière pour la consommation intérieure.
Les principales cultures céréalières ou vivrières sont le sorgho, le mil, le maïs, le manioc et le riz. Les cultures de rente ou d’exportation se composent du coton, canne à sucre, sésame, amende de karité, noix de cajou, la gomme arabique… La production de coton, principale culture de rente, est de 800 000 tonnes pour la même période. Le coton constitue 60% des recettes d’exportation, participe pour 25% au PIB et fait vivre environ 2 millions de Burkinabé.

L’industrie minière au Burkina, bien que n’ayant pas jusqu’en 2007 connu une augmentation, a vu sa production multipliée par 8 entre 2006 et 2010. Le Burkina se classe au 3e rang parlant des producteurs d’or d’Afrique de l’Ouest. Le pays dispose également d’une industrie florissante grâce à son potentiel minier et ses politiques favorables. Le Burkina Faso compte actuellement onze mines en exploitation industrielle, dont neuf sont des mines d'or (Bissa, Essakane, Kalsaka, Mana, Inata, Taparko, Youga, Guiro et Pinssapo, et les deux autres exploitent le manganèse (Kiéré) et le zinc (Perkoa).





L’orpaillage peut être défini comme étant la recherche et l’exploitation artisanale de l’or. Cette activité est pratiquée généralement par les jeunes ruraux en quête d’emploi, mais on remarque de plus en plus  la présence d’enfants sur les sites d’or au détriment des bancs. Des études révèlent qu’il existe plus de deux cents (200) sites sur le territoire Burkinabé. Cette pratique comporte un impact économique non négligeable mais également des effets négatifs forts sur l'environnement et la santé humaine.